Nichée entre le désert du Kalahari et les eaux froides de l'Atlantique sud, la Namibie est souvent difficile à dépeindre. Des montagnes arides à la savane, du désert caillouteux aux dunes de sable rouge ardent, des étendues presque lunaires à de profonds canyons... Les paysages défilent les uns après les autres comme des tableaux dans une galerie d'art, tous différents mais profondément captivants.
Le désert du Kalahari et le désert du Namib couvrent à eux deux près de deux tiers du pays, séparés par un plateau de 1000m d’altitude.
A l’Est, le Kalahari se présente essentiellement sous la forme de vastes étendues plates, tantôt sablonneuses, tantôt tapissées de broussailles desséchées, ponctuées au loin d’inselbergs.
Le Namib, quant à lui, régale nos yeux d’une mer de dunes rouge ardent le long de la côte centrale. Parmi les dunes, la cuvette d’argile blanchie de Deadvlei, ou le « marais mort », prend des dimensions dramatiques avec ses silhouettes noires d’acacias morts depuis plusieurs centaines d’années. Au sud des plus hautes dunes du monde se concentre la majorité des mines de diamant du pays.
La région montagneuse du Kaokoland souligne le littoral septentrional en direction de l’Angola. Dans ces vallées asséchées, avec un peu de chance, on peut croiser les derniers éléphants du désert. Si l’on se dirige vers le sud, ce sont des terres nues balayées par les vents venus du large et quasiment inhabitées que l’on retrouve – et elles portent bien leur nom : la côte des Squelettes.
Les autres côtes, baignées par l’Atlantique, sont particulièrement fraîches dû au courant sous-marin venant de l’Antarctique. La station balnéaire principale, Swakopmund, se distingue des autres villes namibiennes par son architecture allemande et le style de vie très « européanisé » de ses habitants. C’est également sur ces côtes que se retrouvent chaque année d’immenses colonies d’otaries.
A quelques centaines de kilomètres de la côte, le massif de granit rouge du Spitzkoppe (littéralement « chapeau pointu »), culmine à 700m au-dessus de la savane et présente des formes peu communes sculptées par l’érosion.
Proche de Twyfelfontein, ce sont les Montagnes Brulées qui se distinguent à l’horizon, ainsi nommées en raison de la couleur noire du sol due à l'oxydation de minerais de fer et de manganèse. On retrouvera également dans les environs les fameux « tuyaux d’orgues », formation rocheuse de dolérite aux formes géométriques.
Toujours dans les environs, on se perd dans le « Moon Landscape ». Inhabité et chouchou – à raison - de l’industrie du film, le moon landscape est un paysage lunaire de collines érodées et de vallées sculptées par la Swakop
La Namibie possède aussi son Grand Canyon (ou presque !): le Fish River Canyon. Sur 160 km de long et 27 km de large, la nature a creusé, il y a environ 2 milliards d’années, les couches sédimentaires de schistes jusqu’à 270 m de profondeur. A 70km au sud du canyon, les gorges sculptées par la Fish River se jettant dans l’Orange dépasse l’imagination.
Bien plus au Nord, les hautes herbes remplacent les étendues arides pour former la gigantesque réserve d’Etosha. En son cœur, l’immense lac de sel asséché retrouve chaque année ses eaux à la suite de pluies abondantes, abreuvant ainsi des milliers d’animaux sauvages.
Enfin, si l’on continue vers la région du Zambèze, où les pluies sont d’autant plus soutenues, c’est le bush qui domine, vert et luxuriant, offrant de superbes cachettes pour la faune.
Vous l’aurez compris, il n’existe pas un paysage namibien. Ici, les paysages se succèdent les uns après les autres sans transition, loin de tout ce que l’on connaît. On se sent tout petit dans ce gigantesque décor de cinéma et on embrasse avec plaisir cette sensation de liberté, cette satisfaction d'être seul au monde en plein coeur de ces paysages sans fin.